5 actions pour éco-concevoir un emballage circulaire

Aujourd’hui, concevoir un emballage écoresponsable impose de réfléchir avant tout à son intégration dans  l’économie circulaire. Grâce à une durée de vie relativement courte, l’emballage a le pouvoir d’alimenter une boucle plus vertueuse où la matière se régénère pour profiter à la fabrication de produits de divers secteurs (automobile, textile, mobiliers,…)

 Supprimer les emballages plastiques à usage unique d’ici 2040, tendre vers 100% d’emballages recyclables d’ici 2025, la nouvelle loi Anti-Gaspillage et Economie Circulaire, dite "AGEC" et engagements volontaires activent une innovation bouillonnante de nouvelles matières, de texture,…. Les grandes marques s’emparent de la circularité de l’emballage comme d’un véritable levier de compétitivité.

Comment ces nouveaux défis bousculent les codes de l’emballage pour que celui-ci puisse  continuer d’exercer son pouvoir de protection avec son contenu et d’intéraction avec l’usager tout en limitant son impact environnemental ?

Voici 5 actions à mettre en œuvre pour faire entrer l’emballage de vos produits dans cette dynamique circulaire profitable pour tous.

Action 1 : Agir sur le cycle de vie du couple contenant/contenu

40 à 80%, c’est la répartition moyenne de l’impact carbone du contenu de votre produit tout au long de sa vie. (ADEME)

Autrement dit,  les étapes de  production, acheminement, transformation des ingrédients constituant la crème, le parfum, le vin, l’aliment… polluent 3 à 10 fois plus que leurs emballages !

La particularité des produits alimentaires et cosmétiques est que leur contenu est consommé au détriment de l’emballage qui devient un déchet visible dans les mains de l’usager. Stigmatiser l’emballage comme bouc-émissaire des impacts environnementaux est contre-productif. L’emballage existe car il est avant tout une solution pour préserver l’intégrité de son contenu.

En 2021, il est encore utile de rappeler que le véritable enjeu est de réduire significativement l’empreinte environnementale des produits; autrement dit, du couple contenant/contenu inscrit dans son cycle de vie.

Anne-laure bulliffon, fondatrice albumine

Comment ? En abordant la conception de produit par une approche globale où toutes les étapes du cycle de vie sont évaluées. Aucun produit n’échappe pas à la règle. Chimie verte, ingrédients naturels, agriculture biologique…pour la formulation. Matériaux émergents issus de ressources renouvelables, matériaux recyclables, contenant réutilisables... pour l’emballage. Mais aussi moyens de transport, flux logistiques, circuits de distribution…Comme pour les autres secteurs, tout est à inventer pour éviter, réduire, recycler et réutiliser les ressources. Et il y a urgence.

Action 2 : sourcez des matériaux issus de ressources renouvelables…rapidement !

Réfléchir à l’origine de la matière première devrait être le premier reflex quand il est temps de concevoir un produit circulaire. En effet, il s’agit bien de l’addition de quantités de matières vierges issues de ressources non renouvelables dans un stock mondial en croissance, qui est en partie responsable de la pénurie de ressources aujourd’hui.

Il est donc indispensable de questionner la composition, la provenance et surtout la vitesse de régénération des matières premières entrant dans la composition de vos emballages. Renouvelable, oui mais dans un temps relativement court à l’échelle humaine, de quelques mois à une dizaine d’années tout au plus.

L’origine et la traçabilité exacte de la matière est encore difficile à connaître pour la plupart des matériaux, qu’ils soient issus de déchets organiques ou de seconde génération comme les plastiques, les fibres,… Aujourd’hui, la plupart des fournisseurs d’emballages sont certifiés par des labels de qualité environnementale quant à l’approvisionnement de leurs matières premières (FSC/PEFC,…) A vous de choisir le fournisseur le plus transparent et proactif dans sa démarche.

Action 3 : Associez design et ingénierie pour adapter le produit aux nouvelles conditions de vie.

L’emballage, et particulièrement celui pour les produits haut de gamme, se surinvestie dans son rôle de séduction. La rareté et le prestige s’expriment par la qualité et la multiplicité de ses compositions de matières, la finesse de ses textures, ses encres, ses vernis, le surdimensionnement de ses volumes, surfaces et épaisseurs. Des choix de conception qui ne vont pas toujours dans le  sens des premières stratégies de l’économie circulaire : éviter et réduire.

La prise de conscience des risques environnementaux s’accélère. Les modes de consommation se modifient rapidement. Les citoyens questionnent leurs achats et les marques, qui doivent répondre de leurs actes. Des nouveaux systèmes d’emballage apparaissent ce qui modifie les modes de distribution. La digitalisation dématérialise la commercialisation de l’objet. Les codes de séduction sont bouleversés. Qui aurait cru que la cellulose des boites à œufs devienne un matériau assez chic pour habiller des produits de luxe ?

Réinventer la façon de séduire, provoquer l'acte d'achat tout en s’adaptant aux nouvelles conditions de vie pour rendre service à l’usager mais aussi à la Nature. Tel est le nouveau défi des designers qui centreront leur créativité sur l’Humain comme espèce intégrée à la Nature.

Pour cela, il ne faut plus perdre de temps. La troisième action gagnante est donc d’activer la synergie entre les designers et les ingénieurs matériaux dès la phase d’idéation. 

Imaginer des nouveaux styles, rechercher de nouveaux matériaux, réinventer la façon de produire, de préserver l’intégrité, de communiquer  sont leurs nouveaux défis pour concevoir  le produit en cohérence avec les valeurs de la marque et les enjeux environnementaux.

Action 4 : Concevez  le produit pour le préparer à sa nouvelle vie

‘’Dans la nature, rien ne se perd, toute matière est transformée puis recycler cycliquement. Il n’y a pas de déchets. Tout est recyclage.’’

Luc Abbadie, professeur d’écologie à l’Université Pierre et Marie Curie Sorbonne, 2019
boucle-emballage-circulaire

Raisonner en boucle permet d’intégrer un nouveau paradigme sémantique : nous ne parlons plus de ‘’fin de vie’’ mais de ‘’nouvelle vie’’.

Court-circuiter le système linéaire permet d’allonger la vie de l’emballage ou le préparer à le ressusciter : recyclage, réemploi, consigne,…  Sa matière précieuse devient réellement valorisable.

Concevoir l’emballage pour le préparer à sa nouvelle vie impose de réfléchir en amont aux besoins et contraintes de fabrication, de logistique avales pour multiplier le nombre de cycle de nouvelle vie, retarder sa refabrication ou faciliter la valorisation de sa matière dans un nouveau cycle.

Les gains environnementaux du ré-emploi peuvent être très significatifs. 60%, c’est l’empreinte carbone minimum évitée par une bouteille de verre consignée à l’échelle d’une région française.

ZERO WASTE FRANCE, 2015

La distance de transport pour le lavage est la contrainte clef qui peut inverser la tendance.  L’adhésif, la composition du papier, l’encrage, le vernis des étiquettes pour la lavabilité sont aussi des contraintes limitantes. Raison de plus pour que l’emballage réinvente des codes de bonnes conduites en misant sur l’innovation et le ré-emploi.

Gardez à l’esprit que l’économie circulaire est avant tout une succession de boucles semi-ouvertes, avec une ou plusieurs entrées et des sorties allant vers l’entrée d’une nouvelle boucle, et ainsi de suite. Tout ce qui rentre dans la boucle doit pouvoir y circuler le plus longtemps possible puis en sortir pour servir une nouvelle boucle. Autrement dit, évitez d’introduire dans la boucle des matériaux, certes fabriqués à partir de matières renouvelables, mais non recyclables.

Le choix des matériaux, la simplification, la démontabilité, la modularité sont autant de stratégies d’écoconception permettant à la matière de circuler à nouveau.

Action 5 : Réinventez le système produit pour réduire significativement son empreinte environnementale

Tel qu’évoqué dans le premier point, l’emballage représente seulement 5 à 15% de l’empreinte environnementale du produit. Miser toute l’énergie sur l’écoconception seulement de l’emballage ne réduira pas significativement l’empreinte environnementale de votre produit. Du fait de son fonctionnement en système, il peut même se produire l’effet inverse que celui recherché. A trop vouloir réduire ou supprimer l’emballage, des pertes, des gaspillages peuvent se produire, réduisant à néant les efforts de réduction de l’impact écologique.

Le principe de l’économie circulaire propose un nouveau modèle de réflexion où chaque étape de vie doit être mûrement réfléchie pour utiliser le moins possible de ressources non renouvelables, éviter les produits chimiques dangereux et tendre vers le zéro déchet. Il en résulte un modèle qui doit être sobre en ressources et partenarial dans un écosystème organisationnel collaboratif.

La particularité d'Albumine est que nous utilisons les pouvoirs de protection et d’intéraction des systèmes d’emballages comme une solution pour réinventer la façon de préserver et acheminer les produits.

Nous apportons nos méthodes, outils et expertises ‘’design + ingénierie’’ pour permettre aux marques de faire entrer leurs produits dans le cercle de l’économie circulaire en les accompagnant à faire les bons choix  de conception de manière systémique.

Sources :

1  ADEME, sources diverses

2 ABBADIE, Luc. 2019. 2.1. Trois notions fondamentales - Qu'est-ce qu'un écosystème en écologie ? 2eme édition MOOC UVED INGECO – Les bases écologiques de l'ingénierie écologique. 2019. p. 1 à 5.

3 ZERO WASTE FRANCE. (2015). CONSIGNE DU VERRE CONTRE RECYCLAGE : QUEL BILAN POUR LE CLIMAT? Récupéré sur https://www.zerowastefrance.org/consigne-verre-recyclage-bilan-climat-le-climat/

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